La peinture de Delacroix a été placée sur un pied d’égalité avec la « Mona Lisa » de Léonard en popularité. Il a été peint en 1830 et le personnage principal – une femme à la poitrine nue, avec un fusil et un drapeau dans les mains, a toujours été perçu comme un symbole de liberté et n’a jamais dérangé la conscience des gens normaux.
De nombreux artistes contemporains ont utilisé la peinture pour annoncer divers événements et performances. Le metteur en scène Jocelyn Fiorina a également récemment utilisé le célèbre tableau de Delacroix pour promouvoir sa production théâtrale parisienne, Plans de la rue Saint-Roch. Littéralement quelques heures après la première annonce de l’émission, il a découvert que le réseau social Facebook avait bloqué l’annonce comme « violatrice des bonnes mœurs », à cause du torse nu de… Freedom.
Le malentendu a déclenché une réaction scandaleuse, suivie d’excuses des contrôleurs du réseau : « Freedom Leads the People a sa place sur Facebook et ne viole pas les règles de la publicité, mais nous examinons des millions d’images publicitaires chaque semaine et faisons parfois des erreurs. Nous nous excusons pour l’erreur en question.
Ajoutons cependant que cette « erreur » n’est pas la seule, perçue comme une photo pornographique et non comme une œuvre d’art, ce qui pose la question de savoir s’il s’agit de censure ou d’incompétence.
Quelle est l’histoire de l’un des tableaux les plus célèbres – « La liberté mène le peuple »: Il dépeint la figure allégorique de la liberté parmi de vrais participants à un soulèvement. La toile est si influente qu’elle est devenue un symbole du combat pour la liberté de tous les peuples du monde. C’est-à-dire qu’il est aussi concret dans sa conception, relatif à un événement historique de l’histoire de France, qu’universel dans sa portée et chef-d’œuvre des beaux-arts.
« Freedom Leads the People » est une œuvre inspirée de la révolution qui a renversé le roi Charles X, mais sur la toile elle-même cette évolution des événements n’est pas encore claire. On voit des gens prêts à se battre dans les rues de Paris. Nous voyons la cathédrale Notre-Dame – un symbole du monarchisme et du conservatisme, mais le drapeau des révolutionnaires flotte sur son toit. Les rebelles empilent des pavés et les utilisent pour construire des barricades.
La femme, symbole de la Liberté, est dessinée de profil, selon les canons de l’Antiquité. Derrière elle se trouvent deux personnages masculins – l’un sans vêtement extérieur – une allusion qu’il est un homme des classes inférieures, et l’autre – un homme bien habillé est… Delacroix lui-même. L’artiste s’est placé parmi les rebelles. C’est une expression claire de sa position civique en tant que créateur.
Delacroix a également proclamé avec audace l’idée d’une révolution de tout le peuple, sans distinction entre les pauvres et les riches, car c’était une rébellion contre le despotisme d’un dirigeant autoritaire.
À l’extrémité droite de la toile, nous voyons un étudiant avec deux pistolets. Peu de gens savent que ce garçon est le prototype de Gavroche dans « Les Misérables » de Victor Hugo.
De nombreux morts sont également représentés sur la toile – une allusion au coût élevé de toute rébellion. Parmi ceux qui se sont portés volontaires pour se sacrifier en tant que rebelles, il y a aussi des citoyens innocents. L’un des morts est un homme en chemise de nuit. Il a été tué dans son sommeil. Des accents artistiques tels qu’une chaussette et une chemise tachée de sang renforcent le sentiment de tragédie.
En général, nous avons devant nous une œuvre d’art qui fait époque, qui cache en elle-même beaucoup de philosophie sur la révolution comme moyen de changer le pouvoir. La toile recrée le pathos du peuple en colère, dans toute sa variété.
Mais, à propos de l’auteur de l’ouvrage populaire lui-même : Eugène Delacroix (fr. Ferdinand Victor Eugène Delacroix) : Il est l’un des représentants les plus importants du romantisme dans le monde.
Il est né le 26 avril 1798 dans le sud-est de la France, dans la famille de Charles Delacroix, fonctionnaire, ambassadeur aux Pays-Bas et ministre des Affaires étrangères de France, décédé en 1805 alors qu’il était préfet de Bordeaux. La mère est une dame d’une famille éminente de fabricants de meubles qui a créé les intérieurs des maisons de nombreux rois et aristocrates français, et Eugène est le quatrième enfant de la famille distinguée.
Ses parents sont des gens éduqués et artistiques qui élèvent leurs enfants avec amour, mais le petit Eugene subit plusieurs accidents mortels : bébé, il meurt presque dans un incendie après que sa nounou ait accidentellement laissé tomber une bougie allumée dans son berceau. Il s’en tire avec des cicatrices sur son corps qui restent avec lui à vie. Une autre fois, l’une des femmes de chambre, chargée de l’emmener sur un bateau, le laissa tomber à la mer, et il fut sauvé de justesse de la noyade.
Les parents de Delacroix lui ont donné une bonne éducation et une bonne éducation. Ses premiers professeurs de peinture furent Pierre Narcisse Guerin et Jacques-Louis David, mais Eugène choisit plus tard sa propre idole pour l’imiter – Peter Paul Rubens (1577 – 1640). Plus tard, Théodore Géricault est également influencé par le romantisme en peinture. Parmi ses amis proches figurent Chopin et George Sand.
Delacroix fait ses débuts au Salon de Paris en 1822 avec son tableau « Dante et Virgile », inspiré de la « Divine Comédie » de Dante.
En 1824, toujours au Salon, il expose un autre tableau à l’intrigue dramatique – « Massacre à Chios », dédié à la révolte des Grecs de l’île de Chios, réprimée par les Ottomans. Sur la toile, on voit des hommes, des femmes et des enfants entassés, cherchant grâce. Delacroix est un maître de la psychologie, il sait restituer l’état d’esprit de ses personnages.
Ces deux peintures de Delacroix semblent sombres et sans espoir. D’après leurs noms, il est clair que Delacroix avait une affinité pour les intrigues historiques et recourait souvent aux classiques littéraires – aux épisodes décrits dans les œuvres de Shakespeare, Goethe, Byron, Walter Scott, etc.
Il était un artiste et illustrateur virtuose et en même temps un critique brillant avec un esprit analytique et une culture riche.
Il y a une autre chose qui écrit son nom dans l’histoire des beaux-arts – Delacroix fut l’un des premiers artistes à peindre des modèles de race mixte, à cause de la couleur de leur peau, car il était tenté par la lumière et le jeu des ombres. Après ses voyages en Algérie et au Maroc, Delacroix peint une série de tels tableaux avec des personnages exotiques, tels que « Femmes algériennes », « Mariage juif au Maroc », etc.
Il expérimente souvent les couleurs de peinture et laisse la lumière faire le reste.
De nombreux critiques d’art qualifient l’œuvre de Delacroix de « nouvelle étape dans l’évolution de la peinture française ». L’artiste utilise la couleur comme expression de l’émotion et à cet égard attache une grande importance aux tons complémentaires, aux ombres de couleurs et aux reflets. De nombreux impressionnistes, post-impressionnistes et modernistes du XXe siècle ont suivi ses principes de « décomposition des couleurs ».
Ses techniques pionnières ont été suivies par Claude Monet et Paul Cézanne.
Delacroix est devenu très célèbre et précieux de son vivant. Ses œuvres sont partout dans le monde. Les dimensions de ses voiles sont également distinctives – certaines d’entre elles dépassent 3 mètres de large et sont presque aussi hautes. Il est donc risqué de les transporter pour des expositions d’un point géographique à une destination plus éloignée. C’est pourquoi un critique dit que « sa place est au Louvre et qu’il vaut mieux ne pas en bouger ». Il voulait probablement dire exactement ceci – le danger d’éventuels dommages à ces chefs-d’œuvre, précieux pour toute la civilisation.
L’artiste est également l’auteur de nombreux portraits de personnalités célèbres telles que Chopin et de nombreuses peintures murales du Palais Bourbon à Paris.
L’un des chefs-d’œuvre les moins connus de Delacroix est son tableau « L’orpheline au cimetière », peint en 1824, avant « La liberté guide le peuple ». La fille de cette toile regarde le ciel avec des yeux pleins de larmes. On se demande si elle prie Dieu ou le blâme pour la perte de ses proches ?… L’expression sur son visage montre une douleur intense. Delacroix est vraiment un maître du psychologisme et oblige les téléspectateurs eux-mêmes à s’immerger dans les émotions de ses personnages, ainsi qu’à chercher les réponses à de nombreuses questions passionnantes pour eux-mêmes. Ses peintures font réfléchir.
Outre l’auteur de chefs-d’œuvre picturaux, Delacroix est un penseur d’une grande contribution, tant à la théorie de l’art visuel qu’à la perception philosophique de la vie et des relations entre les personnes.
Eugène Delacroix – pensées
Ne vous approchez pas de personnes dont la conscience est trop souple.
Quel miracle d’admirer en peinture ce qu’on n’admire pas en réalité !
Vous n’êtes jamais verbeux si vous dites exactement ce que vous voulez dire.
La paresse, bien sûr, est le plus grand obstacle au développement de nos capacités.
Lorsque vous trouvez une faiblesse en vous-même, au lieu de la cacher, de la masquer et de la jouer, corrigez-la.
Illustration : « La liberté guide le peuple », 1830 d’Eugène Delacroix