Il était arrêté mercredi en Afrique du Sud dans le cadre d’une opération conjointe entre le Bureau du Procureur de l’IRMCT et les autorités.
Enfin face à la justice
Kayishema est en liberté depuis 2001 et faisait partie des quatre derniers fugitifs du génocide, au cours duquel un on estime qu’un million de personnes ont été tuéeset environ 150 000 à 250 000 femmes violées, sur une période d’environ 100 jours.
Procureur en chef de l’IRMCT Serge Brammertz a déclaré que son arrestation garantit que le fugitif de longue date sera enfin traduit en justice pour ses crimes présumés.
« Le génocide est le crime le plus grave connu de l’humanité. La communauté internationale s’est engagée à faire en sorte que ses auteurs soient poursuivis et punis. Cette arrestation est une démonstration tangible que cet engagement ne se dément pas et que justice sera rendue, peu importe le temps que cela prendra », a-t-il ajouté.
Partenaires internationaux pour la justice
M. Brammertz a déclaré que l’enquête approfondie qui a conduit à l’arrestation a été rendue possible grâce au soutien et à la coopération de l’Afrique du Sud et de l’équipe de travail opérationnelle mise en place par le président Cyril Ramaphosa pour aider l’ICMRT. Équipe de suivi des fugitifs.
Ils ont également reçu « soutien vital » de groupes de travail similaires dans d’autres pays africains, notamment l’Eswatini et le Mozambique.
« Les autorités rwandaises sous la direction du procureur général Aimable Havugiyaremye ont continué d’être nos partenaires les plus solides et fourni une assistance essentielle », a-t-il déclaré.
Le procureur général a également cité le soutien d’autres pays, dont les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, affirmant que « l’arrestation de Kayishema démontre une fois de plus que la justice peut être garantie, quels que soient les défis, grâce à une coopération directe entre les organismes internationaux et nationaux chargés de l’application des lois.
L’IRMCT remplit des fonctions essentielles précédemment exercées par le Tribunal pénal international des Nations unies pour le Rwanda (TPIR), qui a fermé ses portes en décembre 2015, et une autre pour l’ex-Yougoslavie, qui s’est terminée deux ans plus tard.
Kayishema a été inculpé par le tribunal rwandais en 2001.
Il a été accusé de génocide, de complicité de génocide, de complot en vue de commettre le génocide et de crimes contre l’humanité pour les meurtres et autres crimes commis dans la commune de Kivumu, préfecture de Kibuye, lors du génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda.
Selon l’acte d’accusation, lui et d’autres coauteurs ont assassiné plus de 2 000 réfugiés – hommes, femmes, personnes âgées et enfants – à l’église de Nyange dans la commune de Kivumu, le 15 avril 1994.
Il a « directement participé à la planification et à l’exécution » du massacre, travaillant méthodiquement pendant les deux jours qui ont suivi, pour transférer les cadavres dans des fosses communes.
« Un nouveau pas en avant »
Cette arrestation marque « un nouveau pas en avant » dans les efforts visant à rendre compte de tous les fugitifs toujours en fuite qui ont été inculpés par le TPIR.
Depuis 2020, l’équipe de recherche des fugitifs du Bureau du Procureur a recensé cinq des fugitifs en fuite, dont un autre des architectes du génocide orchestré par le régime extrémiste hutu de l’époque, Félicien Kabuga, ainsi qu’Augustin Bizimana, Protais Mpiranya, et Phénéas Munyarugarama. Il y a maintenant seulement trois fugitifs en suspens.