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Giorgia Meloni, « La liberté religieuse n’est pas un droit de seconde classe »

Publié le

Liberté religieuse / Liberté de religion ou de conviction /

Bonjour à tous.

Je salue et remercie «Aide à l’Église en Détresse» pour le travail extraordinaire qu’elle a accompli depuis 1947 et pour le grand service qu’elle rend aux institutions, aux médias et à l’opinion publique avec la publication de son Rapport sur la liberté religieuse.

La liberté religieuse est un droit naturel et précède toute formulation juridique car elle est inscrite dans le cœur de l’homme.

C’est un droit proclamé par la Déclaration universelle des droits de l’homme mais, malheureusement, il est encore bafoué dans trop de nations du monde et, trop souvent, dans une indifférence presque totale.

C’est ainsi que tant d’hommes, de femmes et d’enfants doivent non seulement souffrir la douleur de se voir refuser le droit de professer leur foi, mais aussi l’humiliation d’être oubliés. Et cela est doublement inacceptable car garder le silence sur le déni de la liberté religieuse équivaut à en être complice. Nous n’avons pas l’intention de le faire.

Il est du devoir de chacun de défendre la liberté religieuse, mais pour mener à bien cet engagement, il est nécessaire de connaître les données et les chiffres, de comprendre en profondeur le scénario dans lequel nous évoluons, d’avoir dans nos yeux et dans nos cœurs les histoires de ceux qui souffrent abus, persécution, violence.

C’est ce que j’ai vu dans les yeux de Maria Joseph et Janada Markus, deux très jeunes femmes chrétiennes nigérianes victimes de la férocité des terroristes de Boko Haram. Je les ai rencontrées lors de la Journée de la femme et je suis restée bouche bée devant leur courage, leur force et leur dignité. C’était une rencontre que je n’oublierai pas et qui m’a laissé de grandes leçons.

C’est pourquoi le rapport de l’ACS est si précieux car il ne fait pas d’analyses ou de raisonnements abstraits mais va au cœur de la persécution et de la discrimination, au cœur des victimes, de leur histoire et de leur vie.

C’est un peu comme un guide pour tracer un plan d’action. L’une d’elles est très claire : la liberté religieuse n’est pas un droit de second ordre, ce n’est pas une liberté qui vient après les autres ou peut même être oubliée au profit de soi-disant nouvelles libertés ou droits.

De même, nous ne pouvons pas oublier un autre phénomène qui affecte les sociétés plus développées. Le pape François nous a mis en garde contre le danger d’une persécution polie, déguisée en culture, modernité et progrès, qui au nom d’une conception incomprise de l’inclusion limite la possibilité pour les croyants d’exprimer leurs convictions dans le domaine de la vie sociale.

C’est une analyse que je partage car il est profondément faux de penser que pour accueillir l’autre il faut renier son identité, y compris religieuse. Ce n’est que si vous êtes conscient de qui vous êtes que vous pouvez dialoguer avec l’autre, le respecter, le connaître en profondeur et tirer un enrichissement de ce dialogue.

Mais il ne faut bien sûr pas oublier le premier type de persécution, la persécution matérielle qui afflige de nombreuses nations à travers le monde, une réalité sur laquelle nous devons ouvrir les yeux et agir dès maintenant, sans plus perdre de temps. C’est ce que le gouvernement entend faire et a commencé à faire, à commencer par l’appel à plus de 10 millions d’euros pour financer des interventions en faveur des minorités chrétiennes persécutées, de la Syrie à l’Irak, du Nigeria au Pakistan. Une première étape qui sera suivie de bien d’autres.

Le pape Benoît XVI nous a rappelé que la liberté religieuse est un bien essentiel qui appartient au noyau des droits de l’homme, à ces droits universels et naturels que la loi humaine ne peut jamais nier et qui exigent le plus grand engagement de tous, sans exclusion.

L’Italie peut et doit montrer l’exemple. L’Italie entend donner l’exemple, au niveau européen et international. C’est l’une de nos nombreuses missions.

Merci à tous et bon travail.

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