Dans une allocution devant le Conseil, il a appelé à la fin de l’impunité de la junte au pouvoir qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu en février 2021.
« J’encourage les États à envisager de renvoyer la situation au Myanmar à la Cour pénale internationale (CPI). Nous devons également garantir la responsabilité des crimes éventuels commis par différents groupes armés. »
« Chute libre mortelle »
Le Haut-Commissaire a déclaré que le pays poursuivait une « chute libre mortelle dans une violence et un chagrin encore plus profonds ».
Là où régnaient autrefois l’optimisme et l’espoir d’un avenir plus pacifique et prospère, les civils vivaient désormais « au gré d’une autorité militaire imprudente qui s’appuie sur des tactiques de contrôle systématique, la peur et la terreur ».
Il a déclaré que l’économie était en spirale, les généraux y exploitant les ressources naturelles « à des taux dangereux, causant des dommages irréversibles à l’environnement ».
Les voix de la société civile et des journalistes ont été étranglées, les arrestations arbitraires, les disparitions forcées et la torture se poursuivent.
Il a déclaré que des sources crédibles indiquent que 3 747 personnes sont mortes aux mains du régime depuis son arrivée au pouvoir et que près de 24 000 ont été arrêtées.
Obstacles à l’aide vitale
Le rapport de M. Türk met l’accent sur le refus systématique d’une aide vitale pour les civils et il accuse les militaires de mettre en place « une multitude de barrières juridiques, financières et bureaucratiques ».
Avec un tiers de la population dans le besoin, il a déclaré que l’obstruction constituait un déni délibéré, ciblé et calculé des droits humains fondamentaux.
Il a réitéré son appel à la fin immédiate de la « violence insensée » et à la libération de plus de 19 000 prisonniers politiques détenus, dont la conseillère d’État Aung San Suu Kyi et le président Win Mynt.
Le rapporteur spécial sur le Myanmar, Thomas Andrews, a également plaidé devant le Conseil pour moins de rhétorique et plus d’action de la part des États membres de l’ONU pour soutenir le peuple « héroïque » du Myanmar, leur demandant de « refuser à la junte les trois choses dont elle a besoin pour maintenir son brutalité et oppression – armes, argent et légitimité ».